samedi 15 mars 2014

Vous avez dit Eduard EINSTEIN ?... Non vous faites erreur, c'est Albert


Résumé :

"Mon fils est le seul problème qui demeure sans solution", écrit Albert Einstein en exil. Eduard a vingt ans au début des années 1930 quand sa mère, Mileva, le conduit à l'asile. Le fils d'Einstein finira ses jours parmi les fous, délaissé de tous, dans le plus total dénuement.
Trois destins s’entrecroisent dans ce roman, sur fond de tragédie du siècle et d'épopée d'un géant. Laurent Seksik dévoile un drame de l'intime où résonnent la douleur d'une mère, les faiblesses des grands hommes et la voix du fils oublié.

Avis:

Non pas de méprise sur le prénom, tout le monde connaît effectivement Albert, mais qui s'intéresse à Eduard ? Un jeune homme dont le drame est d'être l'éternel fils du grand physicien ! Pourquoi aller "fouiner" dans la biographie du prix Nobel et de surcroît pour s'attacher non pas à la figure emblématique du père "E=MC2" mais à celle complètement ignorée du fils ?
Le roman de Laurent SEKSIK Le cas Eduard EINSTEIN nous attache justement à l'étrange histoire de famille, d'êtres passionnés, immenses par leur talent mais fragilisés par une destinée qui les dépasse. Ce roman est...

          Etonnant... En quelques mots, nous plongeons dans un monde en marge, un monde oppressant. On entre dans l'intimité d'une famille dévastée, terrassée par la douleur, la tristesse et la nostalgie. On découvre "de l'intérieur" trois personnages : des souvenirs qui les rapprochent, la vie qui les sépare. Parents et enfants, liés par un destin injuste, que de talents gâchés...

           Déroutant... La folie scientifique qui a habité Einstein s'est transmise à son fils sous un tout autre jour : la schizophrénie. Là, le monde chavire et la raison laisse place à un monde onirique. La lecture se poursuit ainsi au rythme des hallucinations, des souffrances, de la maladie d'Eduard, de la tristesse de sa mère, des étourderies et du sombre fatalisme d'un père de génie.

            Unique... Eduard veut devenir psychanalyste, lui qui admire tant FREUD, est soumis aux électrochocs. Quelle est cette folie qui le ronge ? Laurent SEKSIK de sa plume d'artiste, retranscrit avec brio les paradoxes de cette existence torturée par une histoire complexe dans une période troublée. L'autorité exacerbée et oppressante d'Hitler, le protectionnisme américain donnent au récit un caractère effrayant.

            Attachant... Malgré le ton sombre, Miléva EINSTEIN éclaire le roman par ses récits nostalgiques, l'évocation de la quiétude des paysages. Attachant, Eduard, et son étrange légèreté "les gens prétendent que je suis fou. Je suis le fils d'Einstein", sa prédilection pour la musique enchanteresse de Brahms. Attachante, la sérénité des rares moments heureux de la famille EINSTEIN.

             Recommandé... Une écriture fluide, un style simple qui nous bouleverse, la polyphonie narrative qui nous fait pénétrer dans l'intimité des consciences. C'est une tragédie que Laurent SEKSIK met en place dès les premières pages et pourtant le lecteur espère : tristesse, joie et bonheurs éphémères, rancoeur, impuissance, souffrance...

             Décalé... Une biographie romancée, mais qui allie légèreté de la forme et érudition avec évocations philosophiques, interrogations du physicien, des psychiatres, sans oublier les interprétations musicales et le spectre de l'Histoire qui plombe le récit. Une lumière finit malgré tout par jaillir dans la dernière page.

Vous l'aurez donc compris, Le cas Eduard EINSTEIN ne laisse pas le lecteur indemne !

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